Meneuse de revue #21

Le Louvre bientôt en DivX

La Joconde piratée !
Tout ce qu'il ne faut pas dire mais qu'il faut lire, c'est dans la meneuse de revues, la revue de presse la plus compressée du Web.


LES NOUVELLES EVANGILES
Pour commencer cette meneuse de revue, je vous propose d'aller prendre des nouvelles de nos amis de Télérama en effervescence, car après avoir découvert il y a tout juste quatre ans l'existence d'Hayao Miyazaki, la vénérable rédaction s'esbaudit ce mois-ci devant Hideaki Anno, comme le souligne le blogueur Leouiche :

Télérama, 1998 :
On s’enlise dans l’ennui tout au long de ce dessin animé aux dialogues rase-moquette. Pourquoi tous mangas confondus, faut-il que les personnages aient les même grands yeux de biches névrosées.
(critique de la série animée Evangelion dont la diffusion venait de débuter sur Canal Plus)

Télérama, 2009 :
"Abondamment traitées par les mangas (voir l’interminable Gundam), de telles histoires, où se mêlent sens du devoir, sacrifice, premiers émois et questionnements cornéliens, font directement écho aux destins brisés des kamikazes lors de la guerre du Pacifique. Un ressort tragique qu’Evangelion exploite avec plus de finesse que ne le laissent d’abord présager ses très spectaculaires scènes de combat. Sophistiqué, implacable et souvent déchirant, l’univers de Hideaki Anno est plus proche du Steamboy d’Otomo et de sa fascination pour les machines que des films de Miyazaki, avec lequel le réalisateur a pourtant débuté."
(critique du film Evangelion 1.0: You Are (Not) Alone, qui reprend les premiers épisodes de la série animée)


"PUIS LES FANS DE MANGAS SONT DES PÉDOPHILES INCULTES"
Télérama aime Samson et Dalida



CITY 17 BY NIGHT OF THE LIVING TALENT




HADOPI UN MEC.COM
"Un film gratuit c’est un film mort ! Sans recettes il est impossible de lever les budgets pour développer les meilleurs projets et convaincre les investisseurs ! Je veux bien que le prix d’une place de cinéma soit chère mais ce n’est pas une raison pour voler une oeuvre ! On ne vole pas les tableaux au Louvre il me semble !"
Luc Besson – Cinéaste

Non Luc, on ne vole pas les tableaux au Louvre, et pourtant, hop : La Joconde




















Peut-on dire que le Louvre désemplit pour autant ?
Nous te laissons assimiler, on sait que ça doit être un peu perturbant.

Pendant que Luc se rend compte qu'il y a eu une vie culturelle avant l'invention du disque et du DVD, des païens osent défendre une autre manière de faire du cinéma et lui renvoient à la figure toutes ses certitudes sur un sujet qu'il maîtrise bien mal, bien qu'aucun grand média ne juge nécessaire de le corriger.

C'est qu'il ne faudrait pas fragiliser le stupéfiant projet de loi "Création et Internet", qui se rapproche un peu plus chaque jour de l'abîme d'où il n'aurait jamais dû sortir. Bravant la plus élémentaire des déontologies journalistiques, le site américain Film Maker s'essaie à l'ésotérisme avec une pratiques plus que douteuse : la mise en corrélation de deux faits avérés et non contestables. Ainsi, cet article tente de comprendre comment un film présent sur Internet depuis huit mois et largement "piraté", Taken de Pierre Morel, peut engendrer bien plus d'entrées en salle sur le territoire nord américain que ce à quoi s'attendaient les observateurs. "What's up with that? I mean, piracy is supposed to be bad, right?" se demande l'auteur.

C'est supposé être mal, en effet. Du moins c'est que serinent les seuls à qui l'on donne la parole sur le sujet, intoxiqués qu'ils sont par des rapports approximatifs et chiffres fantaisistes jamais contestés, alors que les plus sérieuses études démontrent toutes l'aspect bénéfique sur la consommation de biens culturels qu'engendre le "piratage", confirmées par l'exemple flagrant qu'est Taken.


PLUS GRAVE



Si votre député souffre lui aussi du jet lag Washington – Paris, suivez la recommandation des gus dans le garage de La Quadrature du Net :
"Agir en 5 minutes contre HADOPI !
Contactez votre député (recherche par département, recherche alphabétique) pour lui transmettre les éléments du dossier, tentez de le rencontrer pour l'informer. Lui demander de prendre position en hémicycle contre ce texte.
"


PENDANT CE TEMPS, DANS LE MONDE RÉEL
"La fréquentation dans les salles explose depuis janvier. En cette période de vacances, les Français oublient la crise grâce à plusieurs films porteurs qui font rêver tous les publics."
Alain Grasset – Le Parisien


PENDANT CE TEMPS, DANS LE MONDE DU CINÉMA
Editorial de Côté Cinéma

Jean Walker – Côté Cinéma (magazine professionnel)



"NOUS SOUHAITONS DÉFENDRE LA CRÉATION FRANÇAISE"




DARWIN AWARD
"Je voudrais la création d’un César de la meilleure comédie. Ce serait une bonne solution pour que les gens du métier se mettent à voter pour une comédie. Ce genre est la base du cinéma, les premiers films ont été des comédies."
Dany Boon – Cinéaste

Pas bête, vraiment on n'y avait pas pensé : en créant une catégorie "meilleure comédie", il y aurait plus de chances pour qu'une comédie gagne ce prix. Une fois qu'on aura satisfait les comiques avec leur prix de pacotille, on pourra dire que cela sonne comme un aveu de défaite et d'impuissance, que ce serait admettre qu'à aucun moment la comédie à la française ne peut concourir dans la même catégorie que les autres genres.
Allez, admettons que l'on fasse du cinéma pour gagner des prix, il n'y a qu'à faire de grandes comédies pour gagner de grandes récompenses.


PTDR
Affiche LOL Affiche LOL























BIENVENUE CHEZ CHACUN CHEZ SOI
Danny Boon et Gad Elmaleh souhaitent que soit créé un César de la meilleure comédie. C'est bien beau tout ça, mais c'est un peu dénigrer les autres genres qui ont eux aussi le droit de participer au cloisonnement des publics qui tend de plus en plus à devenir l'unique solution à tout problème culturel.
Quelles autres catégories doit-on alors créer pour les Césars ?

- Le César de la meilleur actrice d'un film né d'une rencontre, car tout a commencé par une rencontre, magique si possible.
- Le César du meilleur drame dans un deux pièces-cuisine parisien, pour montrer que ce cliché éculé est complètement bidon : c'est surtout dans des T5 parisiens que l'on souffre le plus.
- Le César du meilleur "ha mais en fait un comique peut aussi jouer des rôles sérieux", pour nous éviter le marronnier d'une presse cinéma qui ne s'est toujours par remise de Bourvil et Coluche.
- Le César de la meilleure excuse bidon pour boycotter la cérémonie des Césars, comme ça Danny en aura deux.
- Le César du meilleur film piraté, pour réchauffer le cœur d'un auteur ruiné par les internautes.


ON N'EST JAMAIS AUSSI BIEN RELUIS QUE PAR SOI-MÊME



CETTE SEMAINE JEAN-BAPTISTE MORAIN A DIT :
"C’est ainsi que, depuis son premier film (Sur La Plage de Belfast), Imbert manifeste une patience quasi scientifique à rendre animées des images qui ne le sont pas forcément, ou plutôt à tenter de remplir les vides entre chaque image, à prendre la place de la persistance rétinienne pour redonner vie aux histoires intimes et à l’Histoire."
Le Temps des Amoureuses de Henri-François Imbert par Jean-Baptiste Morain

La semaine prochaine, nous apprendrons à remplir les vides entre deux tartes à la crème analytiques.


LA BOITE DE CHOCOLATS
"Certains, comme Zemeckis, radie les défauts au risque d’ensevelir l’homme sous les effets jusqu’à le détruire. Ceci, par ailleurs, rend totalement caduc le rapprochement, fait par bon nombre, de Benjamin Button à Forrest Gump, bien que les deux films partagent le même scénariste."
Flavien Poncet – Fin de Séance





LE NETTOYEUR
Gran Tornado



D'ARTOMUFFIX LACHE SON COM




L'INSTANT COPINAGE
Versus n°15 La presse va mal, tout ça à cause du téléchargement : Studio fusionne avec Ciné Live, Climax continue ses jolis albums photos, Premiere les photos de mode, Mad Movies à faire du Mad Movies et les p'tits gars de Versus persistent et renouvellent l'aventure d'une sortie en kiosques. Et lorsqu'on n'a pas de gros moyens pour un plan média capable de générer une visibilité extrême, c'est une aventure risquée.
Leurs contrepoints de vue engagés détonnent dans le paysage de la presse ciné.

Au sommaire du numéro 15 : un dossier "Mafias bancaires" à l'occasion de la sortie du film de Tom Tykwer L'Enquête, Darren Aronofski, Clint Eastwood, Benjamin Button (musique + critique), un portrait de Mickey Rourke, un parallèle Choke / Morse et un gros dossier "Guérilla au cinéma" (guérilla latine, intellectuelle avec Noam Chomsky, chez Carpenter...).



UNE GÉNÉRATION QUI NE SE FAIT PAS DE BILL

A University of York Filmmaking Society production



CHUTIER
- "Un comédien ou une comédienne ne casse pas son image, il doit pouvoir tout jouer. A la télé, dans des pubs, au théâtre, au cinéma, dans une comédie musicale. En Grande-Bretagne, les comédiens peuvent jouer partout, alors qu’en France, il faut qu’on vous colle des étiquettes. Ici, si vous voulez passer d’un théâtre privé à un théâtre subventionné par l’Etat, c’est la guerre."
Alexandra Lamy commence à se débattre contre les petites cases. On lui souhaite bien du courage.

- Stephen Sommers revient avec l'adaptation de GI Joe. Ne sachant pas faire autre chose que recopier les grands, Sommers nous livre avec ses affiches une magnifique note d'intention. Toute ressemblance avec celles d'un certain opus de trilogie de science-fiction est bien évidemment fortuite.

P2P



   

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RoboCom.

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