Goemon

The box

Affiche Goemon

L'après Casshern dans un Japon médiéval ultra stylisé : dans une industrie japonaise dominée par des produits formatés avec midinettes en mode voix aigu super kawaii, des loufoqueries interminables et quelques indépendants contemplant l'état de leur monde, le réalisateur Kazuaki Kiriya fait partie des rares à oser proposer du spectacle ambitieux.


Une ambition qui lui vaut depuis son premier film d'être la cible des insultes et moqueries d'une critique japonaise à la ramasse, trop occupée à s'intéresser aux rumeurs et à la vie personnelle du réalisateur pour traiter concrètement de son travail. Son ambition ne masque pourtant pas des défauts évidents du film.

Dans un Japon médiéval récemment unifié, un voleur nommé Goemon met la main par accident sur une boite de Pandore susceptible de mettre à mal la situation politique du pays. Forcément, il se retrouve pourchassé par le gouvernement.
Bien avant l'esthétique du film, Goemon surprend par sa narration hasardeuse d'une histoire faussement compliquée. Il faudra attendre la barre des quarante-cinq minutes pour enfin espérer trouver un sens à l'histoire et commencer à faire le lien entre les personnages. Suite à ça, les explications s'accélèrent soudainement et le film devient une succession de flashbacks insistant lourdement sur tous les détails pour ne laisser aucune zone d'ombre. Absolument aucune.

Goemon
 

Etouffant, saturé tout comme la photo du film. Ultra filtré, surexposée, des couleurs de partout, le Japon médiéval de Goemon possède au moins l'atout d'être original. Il faut voir les châteaux seigneuriaux, sorte de croisement entre la démesure romaine, le gothique européen et la tradition japonaise. Et ici, les preuxs chevaliers japonais semblent plutôt sortir d'une légende arthurienne.
Mais passé la surprise, l'univers à base de fond verts n'amène qu'une fausse ampleur à l'histoire. Kazuaki Kiriya peut bien faire sauter ses ninjas de façon incroyable, rassembler des milliers de chevaliers, il se repose trop sur ces effets. Au point que ses personnages ressemblent parfois juste à de vulgaire sprites coincés dans des mouvements de caméra superficiels (et parfois très violents).

Visuellement intéressant, Goemon est esclave de ces effets numériques, délaissant la place de la caméra pour mieux s'enfermer dans de l'esbroufe poseuse. Et du côté de l'histoire, il y a facilement trente minutes à jeter plus le message final simpliste exploitant à peine l'ampleur phénoménale du sujet. Dommage ?
Reste à savoir combien de temps Kazuaki Kiriya restera enfermé dans une technologie périmée pour oser amener la révolution actuelle au coeur de l'industrie japonaise.

5/10
GOEMON
Réalisateur : Kazuaki Kiriya
Scénario : Kazuaki Kiriya & Tetsurô Takita

Production : Kazuaki Kiriya, Takashige Ichise, Yûji Ueda
Photo : Kazuaki Kiriya
Montage : Kazuaki Kiriya & Chisako Yokoyama
Bande originale : Akihiko Matsumoto
Origine : Japon

Durée : 2h08
Sortie française : Novembre 2009 en DVD




   

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