Gérardmer 2013 : Come Out And Play

Mak’innove pas du tout

Affiche Come Out And Play

Sur l’île aux enfants c’est pas tous les jours le printemps. Il pleut moins qu’à Gérardmer, mais les sales gosses s'y permettent de frapper, tuer, éviscérer et jouer avec les organes des adultes. Les jeunes n’ont plus de respect pour rien, une bonne torniole moi j'vous dis.


Qui pourrait tuer un enfant ? Derrière ce questionnement se cache un film de 1976 réalisé par Narciso Ibanez Serrador, intelligemment nommé Quien Puedes Matar A Un Nino ?, rebaptisé bêtement Les Révoltés De L’An 2000 dans nos contrées. On y suivait des héros pris malgré eux en sandwich sur l’île aux enfants, qui faisaient face au dilemme moral de devoir buter les têtes blondes (ou plutôt brunes, ou plutôt à claque) pour survivre. Mais le titre renvoyait, plus qu'à ce dilemme, à une introduction choc qui répondait à la question par un "oui", une succession d'images historiques de massacres d'enfant installant les gamins agresseurs dans une sorte de position de défense face aux adultes.

Ce Makinov’s Come Out And Play, que nous retrouvons hors compétition en ce festival, n’est pas une réorchestration d’un morceau célèbre deThe Offspring mais un remake à 90% des Révoltés De L’An 2000 où foire le peu qui essaie de s’en démarquer.
Choisissant d’évacuer la mise en contexte introductive de l’original (donc le sens de cette révolte) sans exploiter plus en profondeur la part horrifique du mystère de leurs actes, la version 2013 s’empêtre dans une sorte de vide reproductif, d’exercice de style sans fond. Le pilote automatique est activé, le remplissage prédomine et peu de scènes parviennent à susciter un intérêt ne serait-ce que poli, si ce n’est une attaque un peu plus surprenante et brutale sur une femme enceinte, seul sursaut qu’aura le téméraire spectateur aventuré devant ce survival sans avoir consommé plusieurs expressos.

Come Out And Play
 

Tout au plus pourra-t-il écouter une bande originale efficace qui sait installer une ambiance délétère et une photo mélangeant le sang à la saleté. Ce spectateur courageux pourra aussi comprendre que derrière Makinov’s Come Out And Play, sur à peu près tous les postes (dont la réalisation, le scénario, la production, la photo et le montage) il ya Makinov. Qui est-il ? Makinov n’aimerait pas que vous posiez cette question car il semble se penser suffisamment célèbre pour apposer son nom devant l’œuvre d’un autre et signer théatralement lors du générique final. Cet homme-orchestre refuse de montrer son visage, mais il nous a déjà fait retenir son sobriquet. Malin va ! 




   

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